Le cheval des trois 10 décembre 2006
Par Thierry Klein dans : Entreprise altruiste.Lu 5 237 fois | 2 commentaires
Je pense que vous avez pu voir que j’ai de la sympathie, et même beaucoup beaucoup plus, pour les positions actuellement défendues par Nicolas Hulot.
Je viens d’aller aujourd’hui sur le site de sa fondation, suite à un commentaire laissé sur mon blog, et voici les « partenaires fondateurs » qui s’affichent:
- EDF
- L’Oréal
- TF1
EDF est une entreprise dédiée à la production de l’énergie et en tant que telle je conçois qu’elle ait la volonté d’apparaître comme concernée par la préservation de la planète – d’où le thème de ses publicités les plus récentes. Je ne conçois pas qu’une initiative visant à remettre en cause de façon globale les modes de consommation de l’énergie dans un but écologique puisse s’appuyer de façon crédible sur EDF.
L’Oréal est un très gros consommateur de ressources naturelles animales et végétales (cf la déforestation indonésienne pour produire de l’huile de palme, ingrédient utilisé dans les produits de beauté, par exemple) et aussi une entreprise qui effectue des expérimentations animales dans un but purement mercantile (à mon avis, c’est bien pire de tuer des animaux pour tester un rouge à lèvres que pour tester un médicament…)
A propos de l’Oréal, la fondation Hulot nous apprend que : « L’Oréal fait déjà depuis plusieurs années des efforts constants pour limiter au maximum l’impact de son activité industrielle sur l’environnement, un préoccupation étendue à tous les domaines d’activité du groupe. »… Voilà un engagement fort !
TF1 est une entreprise qui vit de la publicité, c’est-à-dire qu’elle est soumise aux pressions de tous les lobbyes industriels possibles.
Bref, j’ai l’impression que ces trois entreprises achètent avant tout une image de respectabilité, voire la bonne conscience de leurs employés. Si elles viennent, c’est sans doute parce qu’ils ont l’impression que la Fondation ne peut pas leur nuire, voire pour y peser…
Je comprends que la fondation ait besoin de fonds et « vende » de l’image mais je pense qu’elle devrait absolument éviter de jouer le rôle d’une caution morale.
Je ne comprends pas que la fondation Nicolas Hulot puisse aller chercher de tels partenaires fondateurs, qui la financent et siègent au CA.
Qu’en pensez-vous ?
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Une monnaie forte favorise les bons exportateurs
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 9 007 fois | 2 commentaires
A droite (Villepin) comme à gauche (Royal), une partie de la classe politique se plaint de l’Euro fort et du contrôle politique laissé à la Banque Européenne.
On peut ergoter sans fin sur les avantages de l’Euro fort (on achète moins cher, en particulier le pétrole) et sur ses inconvénients (nos produits sont plus chers à l’exportation). Le fait est qu’une monnaie forte avantage toujours, sur le moyen terme, les pays qui exportent et au delà de toute analyse politique ou économiques, les raisons en sont surtout morales.
1) Aujourd’hui, le terme de monnaie forte est inapproprié. Il y a des monnaies qui ont une « valeur » à peu près constante (l’Euro) face à d’autres dont la valeur baisse (un peu comme lorsqu’on diminuait le taux de métal dans la monnaie, au temps de l’étalon or). La stabilité d’un cours d’échange, c’est toujours un avantage commercial.
2) Les pays ayant une tradition exportatrice ont vite fait d’ajuster leurs prix « à la baisse », ce qui se traduit par des gains de productivité forcés chez eux. Les pays les moins forts dévaluent leur monnaie (en partie à cause du déficit de la balance commerciale), ce qui semble, à court terme, favoriser les exportations. Les entreprises semblent devenir plus compétitives, mais le bénéfice est de courte durée et la logique est le plus souvent laxiste et inflationniste: la baisse monétaire n’a fait que masquer fugitivement l’ampleur des déficits et la mauvaise gestion.
Le transfert de la gestion de la monnaie vers la Banque Centrale a pour moi comme intérêt principal qu’il empêche les politiques de nuire à la monnaie par des considérations à court-terme.
Tant que la France donnera le pouvoir à de purs politiques sans réelle formation économique (De Gaulle, Mitterrand, Chirac, Royal au lieu de Mendès-France, Rocard, Barre, Strauss-Kahn), je pense que faire gérer la monnaie par la Banque Centrale est une mesure salutaire.
3) Prenez l’exemple de la France et de l’Allemagne depuis 1945. Le Franc n’a pas cessé de baisser et l’Allemagne n’a pas cessé d’améliorer ses positions à l’export. La baisse du cours du Franc par-rapport au Mark, ou au Franc Suisse n’a été que la conséquence du laxisme politique et de l’accumulation des déficits.
Aujourd’hui, comme par hasard, l’Allemagne continue à profiter de l’euro fort et comme par hasard, des politiques français commencent à s’en plaindre sous prétexte que cela nuirait à l’export.
Les raisons de la faiblesse française à l’export sont tout autres et n’ont rien à voir avec la valeur de l’Euro.
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Champagne !
Par Thierry Klein dans : General.Lu 3 304 fois | ajouter un commentaire
Augusto Pinochet est mort ce soir.
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Un second jeu à insérer dans votre blog, pour sidebar 4 décembre 2006
Par Thierry Klein dans : Gamies.Lu 4 473 fois | 2 commentaires
reproche fait au premier jeu : il disparaît au fur et à mesure que vous rajoutez des articles dans le blog… Celui-ci se met « sur le côté »…
Prochaine fois: on change le jeu pour vous.
Comment et pourquoi ces jeux vont sauver l’Humanité, avec un grand H.
Le code à insérer:
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Net 2006, le 7 décembre. Que diriez-vous à ma place ?
Par Thierry Klein dans : Technologies.Lu 5 940 fois | 9 commentaires
Merci, Fabienne de m’avoir invité à m’exprimer dans l’Atelier « Usages et outils Web 2.0 : influence sur nos modes de travail« , mais voilà, très franchement, je ne sais pas trop quoi dire…
Ce qui me gêne beaucoup, c’est ce côté « fourre-tout » du terme Web 2.0… J’aimerais plutôt donner des exemples concrets… Y a-t-il des choses que vous faîtes au travail que vous ne faisiez pas il y a 2 ou 3 ans ?
(Oui, je sais, comme toujours je m’y prends un peu tard, la conférence a lieu jeudi… Ca m’embête d’autant plus qu’il y a 400 inscrits.).
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L’éternel retour du marketing tel qu’on l’a toujours connu (2) 30 novembre 2006
Par Thierry Klein dans : marketing.Lu 6 304 fois | ajouter un commentaire
Je reçois aujourd’hui une newsletter de Typepad France. Ils ont ciblé assez large parce que je ne suis pas client. Tout juste ai-dû ouvrir il y a 2 ans un blog de test.
Mais qu’est-ce qui pousse Typepad à faire ce genre d’emails ? Je croyais presque aveuglément, comme le scande Loïc, que c’était la fin du marketing tel que nous le connaissons qu’il n’y avait plus de raison de communiquer de façon directe « par mail, ni même (pire) en papier » !
Bon, enfin, pour être franc, je n’y croyais quand même pas tant que ça… A noter que la newsletter (que je copie ci-dessous) est en plus vraiment TRES marketing, au sens bien lourdement conventionnel du terme.
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Une minute de silence pour un crétin… 28 novembre 2006
Par Thierry Klein dans : Sport.Lu 5 668 fois | comments closed
ce n’est pas sans doute pas bien grave, mais lors du prochain match du PSG, il y aura une minute de silence « en hommage » au supporter tué par un policier lors du match contre Tel-Aviv, c’est-à-dire, probablement, en hommage à un raciste violent.
C’est à des compromissions de ce genre qu’on comprend à quel niveau est tombé le club, combien il est responsable moralement de ce qui arrive et pourquoi il n’est pas prêt de se relever.
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Mes Chers Amis 26 novembre 2006
Par Thierry Klein dans : Critiques.Lu 6 915 fois | 4 commentaires
Ce soir, il y avait deux mauvais films avec Philippe Noiret à la télé. Les Ripoux, qu’on ne présente malheureusement plus, et le Vieux Fusil, qui n’est qu’une adaptation franchouillarde du Justicier popularisé par Charles Bronson, à moins que ce ne soit l’inverse.
A tous ceux, qui comme moi, aimaient vraiment Noiret et qui ne pourront malheureusement plus le voir jouer au théatre, je conseille « Mes Chers Amis » – pour moi son meilleur film, assez peu connu en France – et évidemment, Cinéma Paradiso.
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Un peu plus de 40 ans de retard 20 novembre 2006
Par Thierry Klein dans : Politique.Lu 4 180 fois | 5 commentaires
Plutôt que de nous demander ce qu’on allait pouvoir faire pour notre pays, j’aurais nettement préféré que Ségolène nous demande ce qu’on allait pouvoir faire pour l’Humanité, prise dans le sens le plus large : espèce humaine, grandes espèces animales, la planète.
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Le Grand Meaulnes ou la jalousie à l’état Pur 12 novembre 2006
Par Thierry Klein dans : Critiques.Lu 24 432 fois | 35 commentaires
Quand j’avais 12 ou 13 ans, j’ai dû composer un devoir sur « L’origine de la poésie dans le Grand Meaulnes ». J’avais absolument eu horreur de ce livre. A 12 ou 13 ans, lire des histoires d’adolescent ne m’intéressait absolument pas – j’étais encore un vrai bébé à qui on avait à peine enlevé ses couches. Ce devoir m’a marqué parce que j’y ai eu la pire note de Français de ma vie – et c’était tout à fait justifié. J’ai dû relire Le Grand Meaulnes vers 20 ans et ça a été un éblouissement. Depuis, je le relis tous les 7 ou 8 ans pour maximiser mon plaisir. Plus souvent, je m’en souviendrais trop et n’aurais pas l’impression de tout redécouvrir.
Je l’ai relu pour la dernière fois il y a quinze jours. (Ils ont remplacé l’ancienne couverture du livre, une aquarelle magnifique du Domaine Perdu, par une photo sans intérêt tirée du film).
Pour tous, le Grand Meaulnes est l’histoire d’une belle amitié : celle du narrateur, François Seurel avec le héros, Augustin Meaulnes. La jalousie semble quasiment absente du roman. Pourtant, si l’on s’en tient aux faits, l’histoire, « racontée », rappelons-le par François, est une véritable charge contre le Grand Meaulnes.
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