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Au Congo, l’ONU respecte son mandat et un commandant de patrouille sauve l’honneur de notre espèce. 6 janvier 2008

Par Thierry Klein dans : Animaux.
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Au Congo, une patrouille de l’ONU est tombée sur des braconniers qui, après avoir massacré les mères, emmenait les bébés gorilles au marché pour qu’ils soient mangés…

L’ONU, paraît-il, n’a pas mandat pour intervenir. Mais les bébés étaient dans un état suffisamment lamentable (battus, mutilés, apeurés) pour que le commandant de la patrouille décide de les confisquer et les remette à WildLife Direct: une association dont je vous ai déjà parlé et qui effectue un énorme travail.

De temps en temps, certains justes « sortent de leur mandat » et sauvent ainsi l’honneur de toute l’espèce humaine.

Je vous renvoie, une fois de plus, à ces quelques lignes de Romain Gary.

« Ceux qui s’efforcent de changer nos moeurs, peinant pour sauver cette planète et ses habitants humains ou animaux, placent souvent leur espoir d’actions constructives dans notre intérêt propre et notre capacité d’écouter la voix de la raison. Leur raisonnement est juste; quoi que l’homme fasse contre la nature et ses chances de survie, c’est contre lui qu’il le fait. Néammoins, plaider la cause de la préservation au nom de l’homme seulement me paraît être une approche un peu attristante; à mon sens, les défenseurs de l’environnement surestiment la capacité de l’espèce humaine à se conduire rationnellement. Je vois davantage d’espoir pour les espèces menacées – et en vérité pour nous-mêmes – dans les relations irrationnelles entre un homme et son chien, une vieille dame dame et son chat, un enfant et son serpent ou son canari. Après tout, la nature n’est pas quelque chose que l’on peut dissocier des émotions.On ne sauvera pas les grands chats d’Afrique, les serpents géants, le grand panda ou le kangourou en admettant rationnellement que deux et deux font quatre. » …

« Dans les Andes boliviennes, j’ai vu un paysan famélique partager avec son chien quelques vivres que je lui avais données, puis hisser le grand animal squelettique sur son dos pour grimper sur la montagne. Il n’y avait là aucun rationalisme : juste ce que l’on connaît sous le nom d' »humain ». Voir dans les animaux plus que de la viande et de la peau est un acquis culturel, tout comme la beauté, et un tel concept est indissociable des sentiments. Trop longtemps, on les a dénigrés pour n’y voir que du sentimentalisme tout en exaltant le matérialisme au point que le monde a vu holocauste sur holocauste. Essayons les sentiments et les émotions, pour changer. » …

« Ai-je besoin de rappeler au lecteur le massacre des bébés phoques en Norvège ?Il a fallu des générations pour que cette information particulière atteignît le monde extérieur, suscitant un formidable cri de réprobation. Mais les images déchirantes continuent d’arriver, année après année. Il est on ne peut plus clair que c’est autant l’Homme – et oui, avec un H majuscule – qu’on assassine qu’un phoque. Si nous en sommes réduits à invoquer, pour la milliardième fois, les notions de respect de soi et de dignité quand nous avons affaire à une nation aussi humaniste que la Norvège, il se pourrait bien que le chasseur africain analphabète qui épuise son gibier par ignorance soit le moins menaçant pour notre futur.

Nous tuons des poulets, bien sût, des agneaux et des lapins, alors pourquoi pas des phoques, des cerfs, des rinhocéros ou des vigognes ? Je n’ai aucune réponse à cela, mes amis. Pour ce qui est de la raison pure et dure, c’est donc le tueur qui rafle la mise. Le coeur parle ou ne parle pas. Ses raisons sont autant en rapport avec la rationalité qu’avec la beauté » …

« Il est absurde d’encombre nos musées d’oeuvres d’art et de dépenser par millions pour la beauté, puis de la laisser détruire gratuitement, dans toute sa splendeur vivante. »

Via « Gorilla Protection », le blog de Wildlife.

: Ajout 15/01/2008: ce gorille n’a malheureusement pas survécu.

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