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Tous utilitaristes 6 novembre 2007

Par Thierry Klein dans : Politique.
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La doctrine du « réchauffement climatique » à le mérite de sensibiliser l’espèce humaine à l’écologie, mais elle ne le fait qu’au nom du principe d’utilité. En gros, il s’agit de réduire les effets négatifs de l’activité humaine sur l’environnement pour améliorer les conditions de vies des hommes de demain.

Il n’y a pas de différence de fond entre les tenants du « réchauffement climatique » et les purs « industriels pollueurs ». Le débat est simplement technique et se résume ainsi: faut-il réduire dès aujourd’hui les activités polluantes (courant écologiste) ou peut-on attendre demain pour le faire (courant industriel) ?

Pourtant, la seule chose qui compte, c’est de sortir absolument de cette doctrine utilitariste. Si nous entrons sous la dictature de l’efficacité, le genre humain survivra peut-être, mais pas l’humanité.

Les états parfaitement efficaces existent et leurs chefs s’appellent Hitler ou Staline. Dans ces états, on néglige les droits de l’Homme au prétexte qu’ils sont inutiles, inefficaces et contraires à l’intérêt de la doctrine ou de l’état. C’est au nom d’une même émotion sensible, humaine, désintéressée et surtout inutile qu’il faut sauver les éléphants, les gorilles, les tigres, les mers et la planète qui nous entoure.

Au nom des générations futures, on me demande aujourd’hui d’économiser les sacs plastiques dans les supermarchés, mesure parfaitement inefficace et même nuisible, car elle détournera un jour de la cause écologiste les ignorants qui y auront trop cru.

Il est beaucoup plus important pour moi que le Babar en peluche que j’ai donné à mon fils ce matin, ce Babar avec qui il dort maintenant et qui est le sujet de ses tous premiers rêves d’être humain, ne disparaisse pas à tout jamais de la surface de la terre.

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Commentaires»

1. Stef - 3 novembre 2008

Vous faites une caricature de l’utilitarisme. Car l’utilitarisme prendrait tout en compte, y compris l’état de la planète et peserait le pour et le contre comme il se doit pour maximiser le bien être des gens qu’il défends(ça peut aller de moi, à tout les êtres sensibles en passant par l’espèce humaine).

2. Stef - 3 novembre 2008

Je rajouterai que rien n’est altruiste et rien n’est désintéresse.
Car tout ce que vous faites vous le faites car vous pensez que c’est ce qui vous donnera le plus de joie/plaisir.

Si vous aidez la cause animal c’est pour le plaisir que cela vous procure, mais il n’y a pas de mal à ça.

3. Thierry Klein - 3 novembre 2008

@Stef:

« Rien n’est altruiste et rien n’est désintéressé »

Je sais bien que c’est ce que Hulme pense, je ne suis pas obligé d’être d’accord avec lui.

« L’utilitarisme prendrait tout en compte…pour maximier le bien être… »

Encore faudrait-il qu’une telle fonction « de bien être général » existe, et qu’elle soit optimisable. C’est loin d’être prouvé et en attendant, toutes les tentatives d’optimisation du bonheur humain mènent à une forme de dictature, ne serait-ce que parce que l’intérêt de quelques uns est sacrifié à l’intérêt général, du moins tel que la « fonction de bien être général » de l’époque le conçoit.

L’utilitarisme n’a d’utilité que si on n’y croit pas totalement, si on s’arrête quelque part – précisément à l’endroit où les sentiments commencent.