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Loterie électorale 19 mars 2007

Par Thierry Klein dans : Politique.
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Jadis, les citoyens d’un pays pouvaient s’en remettre au hasard, de façon quasi-magique, pour choisir leur chef ou pour trancher une question importante.

Ainsi Romulus est-il devenu le premier roi de Rome pour avoir vu passer plus de rapaces dans le ciel que son frère jumeau Rémus.

Levi-Strauss parle de populations primitives où deux partis en conflit sur une question partent à la chasse et le soir venu, c’est le parti qui ramène le plus de panthères qui aux yeux de tous est légitime et « a raison ».

Pour la bonne marche politique de la Cité, l’important n’est pas la Vérité, mais le respect de la procédure – et le fait que tout le monde y adhère. Le but final est évidemment d’éviter la guerre civile.

La démocratie reste très proche de ces croyances primitives. L’idée qu’un dirigeant va être meilleur qu’un autre parce que plus de gens ont voté pour lui est totalement absurde – aussi absurde que de penser que le parti qui a raison va tuer le plus grand nombre de panthères.

Même aux yeux de ceux qui n’auront pas voté pour lui, le vainqueur sera pourtant investi d’une légitimité de nature magique.

En plus, dans l’élection actuelle, le côté hasard ressort tous les jours. Les sondages, qui changent en permanence, ressemblent à des pronostics de courses de chevaux. L’élection est si serrée qu’on ne peut pas en fait prévoir qui seront les 2 candidats présents au second tour, ce qui fait que des effets absurdes apparaissent. Sarkozy est donné gagnant par la plupart des sondages. Bayrou n’est pas donné présent au second tour, mais s’il y est, il sera presque sûrement élu. Royal est proche de Sarkozy, mais sa seule chance réelle est d’être opposée à Le Pen au second tour.

Bref, on s’y prend finalement à peu près comme les Romains…

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