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Star Academy, les classes préparatoires et les élites 2 novembre 2005

Par Thierry Klein dans : Elites.
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Un point dont je n’ai pas vraiment parlé dans mes différents billets concernant les élites, c’est que les classes préparatoires sont non seulement un laboratoire à névroses mais aussi un outil d’asservissement. On y crée des esclaves, au sens nietzschéen du terme.


Les élèves y passent quelques années où on leur impose :

  • des programmes pour lesquels ils n’ont aucun goût
  • une grande quantité de travail
  • des notes extrêmement faibles
  • des professeurs qui les jugent de façon dure (au mieux) ou humiliante (le plus souvent), le tout en public. Sous prétexte d’une dialectique du style « on forme les meilleurs, l’élite », beaucoup de professeurs se permettent en classe des remarques inacceptables et très dures, mettant violemment en cause les capacités personnelles des élèves (évidemment, sauf cas exceptionnel, ceux-ci n’osent pas répondre).

Ce serait d’ailleurs intéressant d’étudier ce qui pousse les professeurs à ce conduire ainsi. Il y a derrière ça tout un fatras culturel et personnel et je donne juste trois raisons qui me semblent assez générales :

  • « On forme l’élite », donc on exige beaucoup et toute faiblesse de l’élève est quasi-inacceptable (ça, c’est le discours officiel, la rationalisation la plus fréquemment employée par le professeur)
  • « Ce n’est pas parce que l’élève est l’élite qu’il ne doit rien entendre, sinon il va prendre la grosse tête, alors qu’il doit garder les pieds sur terre » (discours un peu plus second degré, mais tout aussi officiel que vous entendrez plutôt dans les prépas privées qui se veulent « humaines »). (Variante de cette rationalisation : tous les élèves doivent être mis sur un pied d’égalité et le professeur se doit de rester juste « donc » dénigrant, quelle que soit l’élève auquel il s’adresse)
  • Le professeur est énervé ou frustré et se défoule de ses problèmes personnels ou existentiels sur les élèves. Il s’agit d’un phénomène de litost. (discours moins officiel mais raison au moins aussi valable que les deux premières. Parmi les profs de prépa, il y a aussi plein de ratés et qui plus est, parmi les professeurs de matières scientifiques, il y a quantité d’introvertis bien graves.)

J’ai parlé d’esclaves au sens nietzschéen du terme parce que les élèves sont mis dans de telles conditions psychologiques qu’ils peuvent en idéaliser le professeur qui les maltraite ou lui trouver toutes sortes de « bonnes » raisons pour agir ainsi (il y a donc un lien du faible au fort qui les relie). Le signe d’esclavage le plus fort reste au fond le fait que les parents qui ont fait prépa poussent leurs enfants à faire la même chose et que donc cette condition se transmet (même si on parle plutôt en général d’une aristocratie des élites, puisque cet état social semble envié de l’extérieur).

Mais il y a aussi une logique sociale dans cette relation, à savoir que les grandes écoles doivent former, depuis l’origine, des fonctionnaires aux ordres (Napoléon les a bien créées dans ce but).

C’est assez intéressant de comparer la structure de l’enseignement en prépa à Star Academy.

Star Academy, c’est:

  • une sélection très forte (encore plus forte à Star Academy qu’en prépa)
  • des élèves en situation d’échec (tous échouent et seront déçus, sauf le vainqueur)
  • une quantité de travail volontairement abrutissante, de façon à habituer l’élève à passer sous des fourches caudines. Qui plus est, la plupart des cours ne sont pas dans le champ d’intérêt principal des élèves (théatre, éducation physique, voire danse)
  • des évaluations hebdomadaires souvent humiliantes pour l’élève
  • des élèves soumis au bon vouloir et aux frustrations de leurs professeurs avec la mythologie (ou les rationalisations, si vous préférez) associée (il y a très peu d’émission où on n’engueule pas les élèves sous prétexte qu’ils sont en train de prendre « la grosse tête » ou qu’ils « se reposent sur leurs lauriers ».

« Rafi » (Raphaelle Ricci) est pour moi la caricature du professeur de prépa. Elle se permet des réflexions humiliantes pour les élèves (dans la rationalisation qu’elle emploie, c’est évidemment « pour leur bien », « sans concession » et il s’agit de leur montrer leurs défauts pour les faire progresser, mais à mon humble avis, Rafi, fille inconnue d’une mère célèbre, rentre clairement dans la catégorie des professeurs frustrés qui se vengent inconsciemment sur leurs élèves, surtout s’ils sont doués). Ses réflexions ont souvent un caractère humiliant très personnel et qui plus est, les élèves lui sont d’autant plus « soumis » qu’elle leur demande, dans une des parties de son cours intitulée « l’humeur du jour », de se confier sans retenue.

Les élèves les plus « faibles » aiment Rafi justement parce qu’elle les maltraite. Les élèves les plus « forts » mettent leur carrière en danger (il y a eu Nolwenn, Star Ac 2 et aujourd’hui Emilie, avec l’épisode tragi-comique du violon tombé-mais-pas-abîmé-du-tout (voir la vidéo d’une humiliation programmée, mais qui a échoué)).

D’ailleurs, de même que les prépas n’ont pas la vocation de produire une véritable élite, Star Academy n’a pas la volonté de produire des grands artistes, mais juste de sélectionner des « chanteurs industriels » (chantant le mieux possible, bien sûr, mais surtout aptes à passer des mois en tournée, à se plier aux volontés du producteur, de la maison de disques, etc… Je précise que tout ceci n’est absolument pas péjoratif dans mon esprit). De temps en temps, « par hasard », il se peut cependant qu’un grand chanteur en sorte, de même qu’il se peut qu’un grand homme sorte de prépa.

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Commentaires»

1. OlivierM - 2 novembre 2005

Je suis bien content de ne pas avoir fait de prépa … ni la StarAc 🙂

2. Thierry Klein - 2 novembre 2005

Ben moi j’ai fait prépa, mais je regrette pour la Star Ac !

3. Guan Yu - 9 novembre 2005

Tu fais ici une commentaire de mauvais de classe prépa. Pour ma pars j’ai connu les deux coté de la barrière en sup j’ai été dans un mauvais lycée et j’ai eu une parception tout à fait opposé à la tienne j’ai eu d’excelente note, j’ai été congratulé par les professeurs. Puis j’ai changé de prépa là ce fut plus dur un peu comme tu le décris mais inversement certain de bonnes notes et moi une copine donc pas si mal en fin de compte. En 5/2 avec la tête moins sous l’eau j’ai fais des progrès et je suis redevenu l’un des meilleur de la classe avec les notes qui vont avec. Ayant raté l’X à deux place je suis allé dans l’école d’un de nos ministres. Et j’ai eu l’opportunité de partir au US dans la grandes universités de technologie d’où j’ai gradué avec un 4.0 GPA ce qui montre le piètre niveau là bas. Pour moi le phénomène que tu décris est réel mais est dut à autre chose: Quand tout ceux qui rentre dans une prépa sont censé être des « premiersde la classe » mais dans une classe de premier de la classe il y a quand même un dernier! Et au concours ca sera pareil il y a un premier et un dernier. Donc oui il est normal de se payer un une quart sur vingt à un examen mais c’est jsute pour nous faire réagir et nous rendre meilleur.

Em

4. Thierry - 9 novembre 2005

Pour Guan Yu.
Oui, bien sûr, j’étais mauvais en prépa "comme tout le monde". Et comme toi (comme tout le monde aussi), j’ai raté l’X à deux places (c’est fou le nombre de personnes qui ratent l’X à 1 ou 2 places, il y en a des milliers tous les ans, mais on ne les connait que des années plus tard, lorsque l’oubli et la frustration ont fait leur oeuvre).
J’ai aussi étudié aux US avec un GPA de 3.9, ce qui ne montre nullement que le niveau est bas mais bien plutôt qu’ils ne cherchent pas à démotiver les étudiants.
Evidemment qu’il y a un premier et un dernier, mais quelle utilité d’avoir une moyenne de 4 alors que les élèves sont bons ? On obtiendrait la même sélection avec une moyenne à 12.
Quand à la phrase, "c’est juste pour nous faire réagir", voir mon billet ci-dessus sur l’esclavage… Voir aussi le syndrome de Stockholm (OK, OK, j’abuse un peu, je sais…)

5. Guan Yu - 10 novembre 2005

Contrairement à "tout le monde" je peux prouver mes dire :-p mais peu importe. pas "comme tout le monde" j’était bon en prépa (en sup et 5/2) comme quoi on peut avoir de bonne ntoe en prépa il suffit de s’en donner la peine et avoir du talent pour ce que l’on fait.
je ne comprend pas comment tu peut dire qu’il est bon de mettre une bonne note à tout le monde: il n’y a a rien de plus demotivant pour un élèves qui travail que d’avoir la même note que celui qui ne bosse pas. C’est exactement ce qu’il ce passe à l’entré à l’école où l’on s’apercoit qu’il ne sers à rien de de travailler régulièrement et qu’un peu de polardage de dernière minutes suffit à réussir à avoir la note demandé. La prépa est le domaine du "total quality" l’école est celui du "rapport qualité/prix". J’ai vu des gens faire des dépréssions en s’appercevant que le leur travail ne sers à rien.

Em

6. Thierry Klein - 11 novembre 2005

Il ne s’agit pas de mettre une bonne note à tout le monde. Il faut simplement que la moyenne ne soit pas arbitrairement fixée à un niveau humiliant, qui en plus ne correspond pas à la valeur et à l’effort des élèves.
Je ne pense pas que la prépa soit le domaine du « total quality » (je définirais ça autrement), en revanche, l’école est bien le monde de la qualité zéro, on est d’accord.
Pour les gens qui feraient des dépressions « en s’apercevant que leur travail ne sert à rien », je ferais attention si j’étais toi avant d’affirmer ça. Les dépressions sont la plupart du temps dues à des causes multiples et variées, que même les intéressés ne connaissent pas forcément. La cause qui parfois apparaît comme déclenchante n’a pas forcément grand chose à voir avec la cause profonde, si tant est qu’elle existe. En plus, les élèves de prépa sont prédisposés aux dépressions.

7. nini - 21 novembre 2005

je t’adore mmmmmmmmmaaaaaauuuuuuuuuuddddddd!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

8. nini - 21 novembre 2005

je t’adore mmmmmmaaaaaaaaauuuuuuddddd et jjjjjjjjjjjeeeeeeeeeeerrrrrrrrreeeeeeeemmmmmmmmyyyyyyyyyyy je t’aime j-b

9. FRC - 7 janvier 2006

Moi chui en prepa et la prepa c’est bien ! C’est pas fait pour tout le monde, mais quand on a envie de bosser, d’apprendre des trucs et pas de perdre du temps à la FAC, c’est le bon plan.
En effet il existe des profs tyranniques, mais pas trop (aucun des miens) et il en existe de moins en moins, les choses changent !
Sur ce, la glandouille du samedi soir m’attend.
Au plaisir !
FRC.

10. Thierry Klein - 7 janvier 2006

Ben oui, la prépa c’est bien mais la star ac, c’est mieux

11. syl - 9 janvier 2006

Moi j’ai fait prépa dans un lycée assez coté et ça ne m’a pas empêché de m’amuser pendant deux ans (j’étais interne), de faire seulement ce que je pouvais c’est à dire pas grand chose (j’ai des problèmes de réveil avant midi), et de choper une ENSI malgré tout aux concours (les écoles doivent faire leurs quotas).
Pour tout dire, mes deux années de prépas restent les deux meilleurs années étudiantes de ma vie, à des lieues des trois années ennuyantes passées en école d’ingénieur…
Donc de mon point de vue, TOUT ce que tu as écrit est faux. Sauf "Parmi les profs de prépa, il y a aussi plein de ratés et qui plus est, parmi les professeurs de matières scientifiques, il y a quantité d’introvertis bien graves." mais en même temps ce genre de profs sont mes préférés…
Syl.

12. Thierry Klein - 9 janvier 2006

Je pense effectivement que de ton point de vue, tu as raison, syl. Mon expérience en prépa est un peu ancienne… A mon époque, TOUS les étudiants avaient beaucoup de stress.

13. Scoubi - 21 janvier 2006

En ce qui concerne les notes mettre une moyenne à 12 est tout aussi inutile que de mettre une moyenne à 4: c’est pas parce que les élèves sont bons qu’ils sont tous au même niveau. Or les contrôles sont faits de telle manière que les meilleurs aient à carburer pendant toute la durée de l’épreuve…et si c’est partout pareil que c’était dans ma prépa (ce que je suppose…j’en ai pas testé plusieurs) y’a toujours dans une classe deux trois gars qui sont tellement au dessus du lot que les controles deviennent pour le commun des élèves infaisables … d’où des notes minables. Et si tu met une moyenne à 12 ça veut dire que tu mets les meilleurs à 20 et des gens biens moins à 19…bah je trouve pas ça correct…et ça te pousse pas à donner le meilleur de toi-même.

14. laakaye - 21 janvier 2006

en france les notes sont notées de 0 à 20 et dans une optique de sélection il est normal que pour se fixer un peu les idées il y ait un peu de tout parmi cette échelle. Tout jeune taupin, j’ai eu un 19/20 à mon premier devoir de maths. Les notes descendaient jusqu’à 0.5. j’ai eu cette note pas parce que j’avais fait correctement 19 20èmes du sujet, loin de là. J’étais meilleur, voilà tout. avec globalement un bon 16 de moyenne en maths sur l’année, j’ai eu mon ticket pour une classe "étoile" (les meilleurs) très réputée à l’époque. Et là, à mon premier devoir de maths j’ai eu 5. J’étais meilleur alors en maths, mais moins bon comparé à la classe. Et cela m’a fait réagir, j’avais le double à la fin de l’année, le triple pendant ma 5/2 dans une autre prépa encore mieux et aux concours j’ai intégré une de nos meilleures écoles avec des notes pas loin du maximum à pas mal d’épreuvres. Et ça, je ne le dois pas à mon 19 au premier devoir de sup mais au 5 à mon premier devoir de spé. Vivent les notes pourries en prépa, elles nous transcendent…

15. seb - 22 janvier 2006

Cet article est une pure idiotie(pour être poli). Ayant fait une prépa moi meme je peux vous assurer que les 3/4 des clichés de cet article sont archi faux. Je pense vraiment qu’il est temps de rendre une image positive des prépas qui ne sont pas du tout l’enfer que l’on décrit! Pour ma part j’y ai passé deux années formidables que je ne suis pas près d’oublier.

16. pgn - 22 janvier 2006

C’est clair, ton article est bourré de clichés. Il existe plein d’élèves qui aiment ce qu’ils font, de professeurs qui, parcequ’ils aiment leur matière et l’enseignement, enseignent dans ces prépas car c’est là où le niveau est le meilleur.

C’est dommage de véhiculer de telles idées en étant aussi peu au courant

17. flamby - 22 janvier 2006

Je trouve cet article plein de méconnaissance du système des prépas et de parti pris.
J’ai aimé ma prépa (2002-2004), les cours que j’y ai reçus, l’ambiance qui y régnait. Je n’ai JAMAIS été humilié, que ce soit en public ou en privé, tous mes professeurs savaient associés à une note mauvaise un commentaire positif et/ou réconfortant, il est tou à fait possible d’avoir de bonnes notes (certains professeurs donnent systématiquement 15 au premier, quelque soit le niveau, histoire de classer toujours "en comparaison"). A moins d’être particulièrement fragile d’esprit, ou l’avoir tordu, la compétition des notes n’influence peu ou prou le comportement entre les individus, en tout cas, pour moi ça c’est passé comme cela.
De plus, contrairement à la Star Ac, il n’y a pas 1 unique gagnant. Il se peut que chacun intègre une école plus côtée qu’il ne l’espérait au départ, y passer d’excellentes années et être heureux tout ça…. L’essentiel de la prépa c’est de donner un envie de progresser, de faire avancer les choses, et ce à la mesure de ses moyens personnels. C’est cela que l’on apprend, et non pas à écraser autrui (et n’allez pas me faire croire que l’ambiance dans les facs et toujours idyllique-tout le monde il est beau tout le monde il est gentil).
De plus si la personnes n’est pas motvée pour travailler et qu’elle n’a pas envie de prendre le train du rythme exigeant de la prépa, elle a tout à fait le choix (et ce à l’abri du regard de plusieurs millions de personnes qui connaissent tous les détails de sa vie privée) de rejoindre la fac, un prépa intégrée ou une autre prépa, tout cela sans """ qu’elle se sente rejettée, couverte de honte, d’oprobre et de déception par les remarques désobligeante des professeurs et des autres élèves""".
Bon vous l’aurez compris je ne suis pas d’accord.
Merci d’avoir lu jusqu’au bout

18. Thierry Klein - 23 janvier 2006

C’est bien qu’il y en a plein qui ne soient pas d’accord ! Pour ceux qui parlent de méconnaissance, j’ai quand même fait prépa et ne m’en suis pas mal sorti, donc j’ai la même méconnaissance qu’eux. Je pense que c’est plus une question de différence de point de vue, ce qui est normal, que de connaissance.

19. carmody - 24 janvier 2006

Pour moi la prépa reste un grand moment, et j’avoue ne pas être contre un peu de pression de la part des profs. Je me rappelle de mon prof de math disant:"l’agriculture manque de bras".
Je remarque que ceux sont qui resistaient le mieux à cette pression qui ont eu les meilleures écoles. Je suis contre un système où il faudrait dire:"tout le monde il est beau tout le monde il est gentil", quand on va en prépa, on sait que c’est pour en chier et on essaie de s’en sortir. rien de plus rien de moins

20. Damien - 27 janvier 2006

Je suis aussi un GPA dans l’école de l’un de nos ministre, et il se trouve que ta criitique est bien erronée, et j’approuve les dires de Guan Yu. Il est facile de critiquer, mais la prépas donne des bases, créer des liens. En outre tous les professeurs ne sont pas comme tu les décrit.

21. Thierry - 30 janvier 2006

"En outre tous les professeurs ne sont pas comme tu les décrit."
Heureusement, quand même !

22. Etienne - 30 janvier 2006

Je ne prends parti pour personne dans ce débat. Chacun réfléchit selon sa petite expérience personnelle de ce système de prépa … Oh, comme j’ai souffert, oh comme j’ai été malheureux, oh comme j’ai passé un bon moment, parfois parce que je n’ai pas trop bossé (à ce sujet, grosse contradiction dans le discours de quelqu’un qui défend la prépa …), etc … Je regrette de dire que la plupart des gens s’en moquent qu’un tel ait réussi sa prépa ou non. Aborder un tel sujet doit se faire dans une optique générale, c’est-à-dire voire si ce système répond aux exigences du monde professionnel et social d’aujourd’hui.

Points forts : on en sort cultivés, capables de travailler dur …
Points faibles : ce système ne prends pas vraiment en compte le potentiel individuel des étudiants qui potentiellement peuvent donner quelque chose de très bons. Ce sont les plus scolaires qui s’en tirent le mieux, ce qui n’est pas forcément la meilleure chose.
C’est un système qui ne permet pas le développment équilibré de la personnalité. C’est un système trop fermé ou se sont tpoujours les mêmes qui recommencent, dont le meilleur exemple est l’ENA (cf le livre de F. Teulon). Je ne dis pas que c’est mauvais, mais cela ne parmet pas une réspiration et donc un renouvellement et une originalité de l’élite d’aujourd’hui. Cf nombreux ouvrages de sociologie française.

Moi qui ai fait une prépa littéraire et qui ai bien réussi (je suis à présent à l’E.N.S. Ulm en lettres, mais ma petite réussite personnelle n’est pas du tout le sujet ici), je me permets de dire que ce système de sélection où la logique s’impose à l’individu et tue tout écart par lequel se manifeste souvent l’originalité et le talent véritable, doit être remis en question. La logique unilatérale dans l’échange (position dominatrice du professeur qui est censé savoir tout), n’est pas bon, non pas parce que l’élève sait autant que son professeur (ce qui est faut), mais que ses réactions face à certains modes d’inculcations peuvent être des signes très précieux).
Bon j’arrête là.
Au fait, je ne vois pas comment ceux qui avouent ne pas avoir travaillé comme des chiens et pris le système complètement au sérieux pendant deux ou trois ans, peuvent se permettre de faire des remarques aussi bien en faveur que contre ce système.

A+

23. Etienne - 30 janvier 2006

Ah oui, j’allai oublier pour ceux qui prennent toujours tout à le lettre et vont chercher une exception au fin fond d’un tiroir pour remettre en question toute une opinion : il existe toujours des exceptions, c’est-à-dire que pour un système donné, de l’ordre du vivable, il existe au moins un individu qui se sente "adapté" à celui-ci. Cependant, comme je l’ai précisé, les spécificités individuelles dans tout débat qui questionne la qualité des prépas ne doivent pas être prises pour une réponse générale, car elles n’envisagent pas la globalité du problème.

24. Thierry Klein - 30 janvier 2006

Pour Etienne:
Je pense qu’on est en gros d’accord.

3 points:

« ce sont tpoujours les mêmes qui recommencent ». Oui, mais tu ne trouveras pas de système humain de sélection où c’est faux. Du sport professionnel à la sélection universitaire, ce sont toujours les mêmes qui recommencent – autrement dit, le brassage ne peut se faire statistiquement que sur plusieurs générations.
« les spécificités individuelles dans tout débat qui questionne la qualité des prépas ne doivent pas être prises pour une réponse générale ». D’accord aussi. En même temps, la vérité est la somme arithmétique des spécificités individuelles et elles sont intéressantes, au moins qualitativement, pour arriver à une sorte de synthèse.
« Je regrette de dire que la plupart des gens s’en moquent qu’un tel ait réussi sa prépa ou non. Aborder un tel sujet doit se faire dans une optique générale ». Toujours d’accord, mais nul n’échappe à son vécu, et toi non plus. Donc c’est bien d’essayer de prendre de la hauteur, mais il faut aussi savoir reconnaître qu’on n’y arrive en fait jamais totalement.

25. Etienne - 1 février 2006

Sur le premier point : tu généralises trop facilement. Certes le "renouvellement" est un phénomène courant dans bien des domaines, mais la spécificité de ce renouvellement concernant les élites en France est bien plus important que dans d’autres pays.
Les statistiques de la mobilité sociale en France sont inquiétantes. Ici, je citerai Claude Bébéar, président du conseil de surveillance du groupe Axa, président fondateur de l’Institut Montaigne, et co-fondateur de l’Institut de management de Paris qui fait référence à ce qu’a dit le lauréat du Prix Nobel Georges Charpak : "Si un pays de 60 millions d’habitants ne sélectionne et recrute ses ingénieurs que dans un milieu qui ressemble à 10% de la population, c’est comme si on réduisait ce peuple à 6 millions d’habitants. C’est toute la crise actuelle de ce qu’on appelle l’égalité des chances, et les écarts croissants dans l’éducation. Dans d’autres pays, les autorités agissent plus dans le sens de la réduction de ces inégalités (plus gros effectifs dans les universités de haut rang, bourses, prêts avantageux, suivi scolaire personnalisé …)

Sur le deuxième point :
La vérité n’est PAS la somme arithmétique des spécificités individuelles. Justemment, c’est là où est l’erreur. La perspective de l’individu ne peut pas être généralisée, même si on prend en compte toutes ses formes. Il y a des aspects qui échappent purement et simplement à la perspective individuelle. Plus précisemment, des sujets généraux comme la mobilité sociale, l’historique des décisions prises par les membres de l’élite ayant suivis la même formation que leur parents … Certes, nous rentrons dans la sphère sociologique du débat, et quittons l’aspect individuel des conséquences, mais c’est bel et bien la dimension la plus intéressantes du débat, qui rejoins en fait l’immobilisme croissant en France qu’on récemment évoqué Alain Minc et Philippe Sollers. D’accord, il y a deux débats, mais comme je l’ai dit, le débat sur la situation de l’individu au sens spécifique (et non au sens général, c’est-à-dire en tant que membre de l’élite en France et donc sujet du débat "général"), c’est-à-dire l’objet de ta sommation hâtive (autant d’individus qu’il y a de personnes concernées), est intéressant car cela concerne l’expérience d’être humains, mais il n’apporte rien à un débat plus général qui prétend remettre en question (optique générale) le système des classes prépas.
En passant, mutatis mutandis, je peux faire référence au second Discours de Rousseau qui démontre que l’intérêt collectif n’est pas la somme des intérêts individuels.

Sur le troisième point : je l’ai plus ou moins abordé avant. Certes, le débat part de l’individu et certes personne n’échappe à son vécu (ma faute de ne pas l’avoir reprécisé), mais les conclusions générales ne peuvent pas y faire référence. Certes, avant de délirer sur les systèmes et le monde, nous délirons sur notre situation, notre monde, mais cela, comme je le répète, n’est pas une expression adéquate de la situation générale. Certes, il faut partir du fait que les prépas ne sont pas forcément gaies pour certains, acceptables pour d’autres, mais la conclusion du débat que tu as lancé, c’est-à-dire un débat général sur le système, ne peut pas se résumer à une somme arithmétique comme tu dis, certes on échappe pas à son vécu, mais on doit essayer au plus de ne pas y faire référence. Ou alors, trouver dans son vécu personnel en prépa des éléments généraux qui concernent un grand nombre d’étudiants en prépas. En revanche, comme je l’ai dit, il y a d’autres éléments généraux qui échappent aux spécificités individuels que même une vaste sommation ne peut apporter.

Il me semble que le débat à vite dérivé, et que tu dois lui redonner forme. Je crois comprendre ce que tu veux dire avec tout ceci, mais il faut être plus précis quant à la perspective que tu souhaite lui donner : système à remettre en question pour son immobilisme (général), système ou chaque spécificité s’exprime (individuel, et donc difficile d’arriver à une conclusion général en restant à ce niveau), … Your turn !

A+

26. Thierry Klein - 1 février 2006

(Je vais essayer de faire court, sinon on ne va pas s’en sortir – d’autant plus que, je persiste, nous sommes d’accord) Premier point: pour simplifier, je doute simplement que les mesures visant à réduire les inégalités aient un effet statistique mesurable. Tu cites Bébéar et de façon peu modeste, mais peut être aussi efficace, je te renvoie à un de mes précédents billets

En revanche, leur rôle est important car ces mesures assurent la cohésion de la Cité -en quelque sorte, elles servent de mythe « fondateur ». C’est l’effet Jules Ferry, si tu veux et le problème avec l’école, ce n’est pas qu’elle ne fonctionne plus, mais bien qu’on n’y croit plus. De même, le rêve américain n’existe pas (je parle toujours statistiquement), mais c’est bien grâce à lui que l’Amérique tient debout. De toutes façons, « égalité des chances » et « système sans biais » sont deux choses totalement différentes et heureusement, car on peut se battre pour l’égalité des chances, alors que seul un système totalitaire permettrait d’obtenir un système non biaisé.

Deuxième point: Si, la vérité est bien la somme arithmétique des spécificités individuelles, mais en effet la perspective de l’individu ne peut pas être généralisée. De même, le comportement du cerveau est la somme des spécificités de chaque neurone, mais -au moins jusqu’à présent et je simplifie – étudier les neurones s’est avéré inutile pour comprendre réellement les principaux concepts du cerveau, au sens macroscopique du terme (j’aurais une exemple beaucoup plus « vrai » en prenant la mécanique quantique, qui, bien qu’expliquant à la perfection le comportement des petites parties des corps n’a jamais pu être « intégrée » (sommée arithmétiquement) pour expliquer la mécanique des corps plus grands parce que les équiations deviennent trop comlpexes – ce qui n’empêche que le comportement des grands corps est mathématiquement la « somme » des équations de leurs constituants. Mais je en sais pas si ça te parle puisque tu n’es qu’un littéraire tu es un littéraire.

Je pense quand même comprendre ce que tu veux dire: il est difficile de trouver le concept qui tue en partant de l’individu, et je suis assez d’accord, mais ce n’est quand même pas aussi tranché que ça et après tout, nous sommes sur un blog :les réactions individuelles sont quand même intéressantes. Mais je constate effectivement, comme toi, que les commentateurs ont une nette tendance à confondre leur expérience de la prépa, voire la façon dont ils ont réussi ou échoué, avec le système des classes prépa lui-même considéré de façon plus abstraite – si tant est que dire cela ait un sens. A tout ceci, il faut d’ailleurs rajouter le « syndrôme de Stockholm » de l’étudiant de prépa (on ne dénigre pas ce pour quoi on en a bavé, pour la simple raison qu’on en a bavé), qui était le thème initial (!) de mon billet et qu’on perçoit dans un certain nombre de commentaires, je trouve.

Point 3: je suis d’accord, c’est ce qu’on appelle un point de vue scientifique mais l’âge aidant, je trouve de plus en plus que ceux qui essaient « d’échapper » à leur vécu ou qui essaient d’en abstraire des lois générales (disons Freud, pour simplifier) n’obtiennent pas de meilleurs résultats que ceux qui mettent leur vécu au centre (Marco Polo, Dostoïevsky…). Ils obtiennent simplement des résultats plus impressionnants. Bon. Autre sujet. Et désolé, j’ai fait + long que prévu…(et qu’est-ce que ce serait si nous n’étion pas d’accord !)

27. e-diote - 27 février 2006

Peut-etre qu’au lieu de faire des comparaisons oiseuses en s’interrogeant sur la deprime de ces pauvres petites elites, il serait de bon ton aussi de s’interroger sur leur efficacite reelle au service du pays et du peuple qui le constitue ? Gn ?

http://www.ifrap.org/ifrap-2007/...

Les bavardages, c’est bien j’adore ca aussi 😉 mais les faits, c’est encore mieux !

Concernant la reproduction et le nepotisme, sur le meme site
http://www.ifrap.org/ifrap-2007/...

Une bonne petite revolution avec des tetes qui volent et des corps qui dansent doit etre un fantasme avere pour pas mal de francais qui en ont marre de voir les eaux troubles dans lesquels nagent tous ces piranhas et petits requins… qui se nourrissent sans etat d’ame sur le corps decompose de la bete…

[en tout cas, ton blog est sympa :-)]

28. fgh - 2 mars 2006

dfghd

29. nana - 7 juillet 2006

c’est de la merde
merci5

30. anna - 20 septembre 2006

c’est trop à chier, c’est une histoire à dormir debout.

NULLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLL!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

31. anna - 20 septembre 2006

c’est trop à chier, c’est une histoire à dormir debout.

NULLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLL!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

32. 2beornot2be - 8 mars 2008

J’ai été en prépa, et je suis détruit, dégoûté, non que ça a été difficile, au contraire, je me suis ennuyé à mort, et j’ai détesté tout de suite l’intelligence de pacotille qu’on y cultivait. La prépa est un tombeau où fourmillent les ossements et les scories des grands hommes.

33. 2beornot2be - 8 mars 2008

Je vous conseille de jeter un coup sur le déroulement d’un de nos cours en prépa… Vous verrez, ça fait tomber les clichés!

34. Julien - 15 mars 2008

Que de clichés ! L’auteur de ce texte sait-il de quoi il parle ? Le mythe de la prépa est fait et entretenu par des personnes qui n’ont pas suivi cet enseignement. J’ai redoublé ma classe prépa : Faut-il y voir un signe avant-coureur de masochisme ? En prépa, on multiplie notre culture générale par 10 et notre compréhension du monde par 100. C’est pourquoi je ne regrette absolument pas ma décision d’intégrer une prépa. Et je ne souffre d’aucun syndrome de Stockholm vis-vis de mes professeurs.

35. Un autre Thierry - 22 juin 2008

En lisant ce ramassis de conneries, on ne peut se dire qu’une seule chose :

Il n’y a pas que les profs de prépas qui sont des ratés, il y a aussi ceux qui y sont allés, pensant être les meilleurs sur terre, refusant l’échec, refusant d’être humble, et voulant être congratulé toute leur vie.

Avis aux amateurs.

36. Is Alive - 9 février 2009

Pour être le premier de 2009.

Thierrey KLEIN n’a pas fait de prépa et est jaloux de leurs réussites.
En revanche, Thierry KLEIN est le nouveau SEGUELA.

Vive Thierry KLEIN, vive le marketing virale.
On t’adore Thierry KLEIN.

37. L’hypothèse Zemmour : l’homme dont le principe est la laideur - 26 mai 2009

[…] Ce ton révèle probablement une certaine nostalgie pour l’époque où le jeune Zemmour était lui-même insulté par ses professeurs à Sciences-Po. J’appelle ça le syndrome de Stockholm des élites et j’en ai parlé dans un précédent billet, qui, toute modestie mise à part, n’a rien perdu de son intérêt. […]

38. Les formes élémentaires de l’aliénation - 22 février 2010

[…] à les écrire sur ce ton professoral et pontifiant et à les regrouper sous un titre pompeux, un peu comme un professeur en classe prépa (on a le syndrôme de Stockholm qu’on peut !). Sans penser que tu vas (peut-être) les lire. […]

39. Alex - 16 avril 2010

Pour répondre a julien et sa phrase ‘En prépa, on multiplie notre culture générale par 10 et notre compréhension du monde par 100.’
Comment peut on etre à ce point endigué par le système?Tu critiques l’auteur de l’article : ‘L’auteur de ce texte sait-il de quoi il parle?’ Et toi , sais tu de quoi tu parles? Tu expliques après que tu es en prépa et que tu ne regrettes pas d’y être. Comment en étant encore en prépa , en n’ayant jamais rien vu d’autre que ton petit monde , en ayant , je suppose des amis en prépa qui essayent de se rassurer comme toi , peux tu affirmer des choses comme celles ci?
Comment peux tu croire un instant que la prépa permet de mieux connaitre le monde? la prépa n’est qu’une continuité du lycée , d’un sytème scolaire préformé. Rien a voir avec la connaissance du monde .
Tout ce que je retrouve a tirer de ton commentaire est que bien rare se font les gens qui arrivent a se remettre en question lorsqu’il sont encore en prépa.
Ceci n’est il pourtant pas la première clé pour pouvoir affirmer connaitre un tant soit peu notre monde?
Je vise ton commentaire comme j’aurais pu en viser d’autre , la plupart des gens ayant répondu étant encore en prépa et essayant encore de se persuader qu’ils ont fait le bon choix en allant en prépa. Ce qui est peut etre le cas , je l’espère pour vous tous , qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit.