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Michel Rocard et le brevet logiciel 7 mars 2005

Par Thierry Klein dans : Technologies.
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Lu sur 01net aujourd’hui les idées de Michel Rocard sur la brevetabilité du logiciel. On reste perplexe devant ce meli-melo (melo au sens parfois littéral du mot) de considérations.

D’abord, qu’il l’admette ou non, Michel Rocard a au fond une vision « rousseauiste » du brevet logiciel, en ce sens que le brevet logiciel, c’est l’appropriation par une personne privée d’un domaine de connaissances ou d’une idée, ce qui rend le concept nocif: « Le premier qui ayant enclos un terrain s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile », nous dit Rousseau. On sent bien que Michel Rocard recherche le point de vue philosophique définitif qui lui permettrait de se positionner contre le brevet logiciel par nature. Mais « cette raison naturelle », il ne la trouve pas et en voici les raisons:

Il tente d’établir une différence de nature entre le brevet logiciel – qu’il faudrait interdire – et le brevet au sens habituel, qui a sa faveur, puisque Michel Rocard est un homme d’état moderne et pragmatique. Il se heurte là à une première difficulté majeure. Il invoque d’abord l’avis d’Einstein, « personne ne discute aujourd’hui que ce type savait de quoi il parlait et il a dit qu’une formule mathématique n’est pas brevetable ». Mais on ne voit pas en quoi l’excellence scientifique, quelle que soit le prestige qu’elle donne à l’auteur, permettrait à Einstein d’avoir un avis définitif sur la question, (un peu comme si on demandait à un joueur de foot son avis sur la constitution européenne). Qui plus est, Einstein, s’il a prononcé cette phrase, l’a probablement fait au titre d’employé du bureau des brevets de Berne (son dernier job avant le Nobel), ce en quoi cette phrase résume exactement l’état de la loi de l’époque et n’est donc nullement un avis !

Plus grave probablement, le lien que fait Michel Rocard entre logiciel et formule mathématique (« un logiciel est un ensemble de formules mathématiques ») est totalement erronné. Les lignes de programme au sein d’un logiciel ne sont pas de même nature qu’une équation mathématique .Même si elles se lisent parfois comme des équations, elles ne représentent en fait que des instructions de transfert de données entre les différents composants internes de l’ordinateur. Un logiciel, c’est au fonds un algorithme qui s’exécute sur une machine informatique. Ce n’est pas une formule mathématique, ce n’est pas un théorème. J’ai employé le mot « algorithme » car l’emploi du mot « procédé » assimilant le logiciel à un procédé de nature industrielle, me semble prématuré à ce stade – et pourtant vous sentez bien qu’on est beaucoup plus proche du procédé industriel que de la formule mathématique.

Michel Rocard, probablement lui même un peu conscient que l’invocation incantatoire du Génie ne saurait résoudre à elle seule l’ensemble de la question, effectue ensuite la distinction entre « les logiciels dont la production est à coût nul (un papier, un crayon, une vraie cervelle mathématique) et ceux dont la mise au point a nécessité une consommation d’énergie, de matière ou un usage industriel ». Je laisse à tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, au développement d’un logiciel d’apprécier si le développement du logiciel « est à coût nul ». Il s’agit probablement d’une des activités les plus coûteuses et les plus risquées qui soient, à tel point qu’on estime parfois que 60 à 80% des développements logiciels n’aboutissent pas. Et on ne voit pas en quoi, le fait que l’investissement de l’industriel soit « matériel ou sous forme de consommation d’énergie » (sic !) change la nature de son droit éventuel sur la propriété de sa découverte à tel point que « Microsoft, qui a par ailleurs besoin de faire ses profits sur ses investissments industriels, ne doit pas en faire avec ce qui ne coûte rien (encore sic !) à produire » !

Il ne s’agit là que d’une aberration qui n’aurait pas beaucoup d’importance si elle ne traduisait le fait que, pour Michel Rocard, comme pour beaucoup de dirigeants de ce pays, l’informatique n’est au fond pas une industrie, au sens noble du terme comme, suivez mon regard, le BTP, l’Automobile ou l’Aéronautique, secteurs nobles développant des produits imposants et prestigieux, remplis à foison de procédés brevetables apportant des gains de productivité… Cette opinion, qui repose sur une grave méconnaissance technologique de la nature et des procédés de l’industrie du logiciel, est une des causes profondes de l’absence de compétitivité des entreprises françaises dans le domaine des logiciels « auteur » et de l’incapacité qu’ont les politiques à répondre de façon appropriée au phénomène Microsoft, mais ce n’est pas là le sujet de cette tribune.

Le fond du problème, c’est qu’il ne sert à rien de chercher une raison naturelle qui justifierait le brevet « matériel » par-rapport au brevet logiciel. Les deux types de brevets reposent sur une appropriation abusive, selon qu’on la considère sous l’angle de la capture de la connaissance, ou naturelle, si l’on considère, avec Adam Smith – ou Rousseau ! , qu’ils sont le juste résultat d’un effort et d’un travail.

La vraie raison justification du brevet n’est pas éthique, mais économique. En garantissant à l’inventeur une durée d’exploitation raisonnable, il est censé stimuler l’activité économique sans trop nuire à la diffusion des techniques. Sauf cas exceptionnels (médicament, génôme sont des sujets qui touchent à la survie humaine), le seul rôle du Politique, c’est de déterminer ce qui constitue cette « durée raisonnable » , à partir de laquelle les bénéfices économiques l’emportent sur les risques de ralentissement des processus de recherche nécessaires au développement de la société.

Pour en finir avec d’autres fausses idées présentes dans l’interview de Michel Rocard et communément répandues, deux points:

  • Le brevet ne nuit jamais au savoir et donc il est bien inutile d’agiter la « diffusion du libre savoir de l’humanité depuis 6000 ans » en épouvantail. Le brevet est publié et immédiatement consultable. Par conséquent le savoir qu’il contient est public par nature. Son application devient libre au bout d’un temps qui peut paraître important, mais qui reste négligeable sur l’échelle de temps de la « transmission du savoir » dont parle Michel Rocard. Vous ne savez pas quelle est la formule du Coca-Cola (qui a 100 ans) parce qu’elle n’est PAS brevetée. Vous ne connaissez pas toutes les techniques employées au coeur d’une centrale nucléaire parce qu’elles ne sont PAS brevetées. L’absence de brevet nuit à la la diffusion des techniques et le rôle du législateur est d’en limiter l’effet.
  • La conséquence du brevet n’est PAS la protection du plus fort, encore moins du monopole et le fait que Microsoft fasse pression en faveur du brevet logiciel n’est certainement pas une raison suffisante pour prouver le contraire. Le coût d’un brevet est de quelques dizaines de milliers d’euros, somme aujourd’hui à la portée de très nombreuses PME. Dans une industrie aussi capitalistique que le logiciel, le brevet constitue une des seules protections sérieuses d’une PME innovante face à un mastodonte qui voudrait l’étouffer ou tirer partie de son invention. De façon plus politique, dans une société de nature démocratique comme l’Europe, AUCUNE société privée, aussi puissante soit-elle, ne peut empêcher l’innovation de se produire et une politique de brevets efficaces constitue un moyen privilégié de renouvellement du tissu économique.

Enfin, pour finir de façon constructive, voici quelques idées, qui, je pense, gagneraient à être entendues par le législateur. Pour les raisons que j’ai développées dans cet article, toutes portent plus sur les modalités d’application que sur des justifications éthiques.

1) Dans le cas du brevet logiciel, il est probable que la durée « raisonnable » de protection puisse être inférieure à la durée communément admise pour les brevets matériels. Ceci n’est pas dû, encore une fois, à une différence de nature, mais lié au fait que l’industrie logicielle est dans un état éminemment transitoire et que les temps de référence et d’amortissement des dépenses ainsi que le temps de renouvellement des technologies sont de quelques années et pas de vingt ans. Cinq ou dix ans, par exemple, semblent beaucoup plus raisonnables (cinq années de protection, c’est appréciable pour un éditeur de logiciel et ce n’est pas un blocage long de divulgation des techniques pour notre Société).

2) La situation du brevet logiciel est aujourd’hui « un beau bordel ». Le fait est que des dizaines de milliers de brevets ont été déposés à tort (d’ailleurs plus aux USA qu’en Europe) et que des milliers d’industriels ont cherché à breveter des idées (ce qui n’est pas plus souhaitable dans le domaine du brevet logiciel que dans les autres domaines industriels, mais beaucoup plus tentant que dans d’autres domaines). De façon très concrète, on pourrait décider, pendant une période transitoire de 10 ans par exemple, d’accepter le dépôt de brevets dans le domaine logiciel tout en demandant à l’inventeur, en cas de contestation du brevet, d’avoir à apporter en justice la preuve de sa validité et en ôtant à l’inventeur l’accès à toute mesure exécutoire bloquante ou pénalisante contre un présumé « copieur » tant que que le brevet n’a pas été validé en justice. Par mesure bloquante ou pénalisante, on entend par exemple une interdiction de diffuser un logiciel sous astreinte prise dans le cadre d’une décision en référé.

En renversant la charge de la preuve, en limitant l’action de la justice à la réparation et non pas à la prévention en urgence des dommages économiques pendant cette période transitoire, on pourrait probablement éviter les effets les plus pénalisants de la course aux brevets actuels le temps de constituer une jurisprudence raisonnable.

3) Une telle mesure pourrait être complétée par des mesures de type « punitive damages » (dommages et intérêts pour mauvaise foi), applicables aux sociétés ayant déposé et tenté de défendre de mauvaise foi des brevets finalement non valides. Une application, même limitée, de cette notion anglo-saxonne pourrait avoir aussi des effets positifs contre le « dépôt sauvage », et d’ailleurs dans le cadre du dépôt logiciel comme dans tous les secteurs industriels, où de nombreux abus existent.

Ajout (1 Août 2006) : je ferme les commentaires à cause du spam. Mettez les commentaires sur un autre billet si vous le souhaitez et je ferai le portage…

Billets associés :

Commentaires

1. Loran - 27 juin 2005

Bonjour,
vous accusez Rocard d’avoir un point de vue dogmatique naif.
Ceci dit, vous avez pour ce faire une attitude tout aussi dogmatique (et peut etre plus intéréssé).

Au fait!
Quid du brevet sur le "click" ou sur les "envirronement fenetres" (et les dizaine de milliers d’autres), qui s’ils sont appliqués tueront le moteur principal de l’innovation et de la redistribution des richesses :
Le logiciel libre (Linux, Firefox et des milliers d’autres).

2. Thierry - 27 juin 2005

Réponse à Loran

Concernant les brevets sur le "click" ou "environnements fenêtres", voir mon paragraphe 2:

Sur le reste, vous pouvez juger mon attitude dogmatique, mais je vous assure en tous cas qu’elle n’est pas intéressée.

3. zop - 3 janvier 2006

Je vous adresse ce mail compte tenu de l’urgence à communiquer sur le projet de loi DADVSI qui comme vous le savez doit repasser bientôt au vote après la tentative de ‘catimini’ de fin décembre 2005

Je me permet de vous conseiller cette lecture pour éclairer les nombreux poncifes lus partout sur P2P et piraterie, ‘exception française’, Le Chapelier, propriété intellectuelle, amalgame vol d’un CD et téléchargement, conflit d’influence, etc ..

Remarquablement bien écrit et documenté.
Gratuit en .pdf, mais rien ne vaut un bon livre en papier entre les mains.
Prenez la peine de le lire.

"Du bon usage de la piraterie" – Par Florent Latrive.
Le site de Florent Latrive.
http://www.freescape.eu.org/pira...

On peut télécharger son livre en Licence Creative Commons, directement en .pdf en cliquant ci dessous.
http://www.freescape.eu.org/pira...

Il s’agit, on a pu le voir avec les votes à contre du précédent vote de fin décembre 2005, d’un débat qui transcende les notions de gauche ou de droite.
C’est un vrai choix éthique et qui engage pour longtemps, pour nous, nos enfants.

On ne peut pas traiter ce sujet à la légère tant il dépasse le simple fait de la musique.

L’acquiesement aux DRM livre, pieds et poings liés, l’avenir de l’internet aux USA et à Microsoft en particulier.
Cette compagnie attend sagement son heure pour s’emparer du monopole du contrôle des DRM en s’appuyant sur la base installée de son OS et sur l’ignorance de la plupart des utilisateurs.

En trustant le monde de cette façon, cette compagnie imposerait une dictature de fait .. au nom de la libre entreprise. Quelle ironie.

Liste des DRM
formats-ouverts.org/blog/…

4. La Mess - 29 janvier 2006

Juste pour dire qu’un programme est plus proche d’un objet mathematique ; c’est une sorte de demonstration avec les variables declarées jouant le role d’hypothèses …pire les composants physiques de l’ordi , par exemple l’horloge est "equivalent" à l’axiome du choix de la theorie des ensembles voir Krivine pour les détails ;
enfin sur le film va, vis , deviens ,plus de commentaire serait la bienvenue …

sur ce a+

5. PJG - 5 avril 2006

Un programme informatique EST une formule mathématique. Toute l’informatique découle du Lambda-calcul et des machines de Turing, qui sont des outils mathématiques. Et il a été démontré que tout problème calculable (et donc informatisable) peut être résolu par une machine de Turing.

Les brevets logiciels ne serviront qu’à engraisser les avocats d’affaire des grosses entreprises. Les PME n’auront pas les moyens de payer les bons avocats et perdront à chaque fois.

Bref je suis d’accord avec Michel Rocard. Et vos arguments pour le contrer ne sont pas bons.

6. Thierry Klein - 5 avril 2006

Ca ne changerait pas grand chose: aujourd’hui, les PME perdent déjà à chaque fois: l’industrie de logiciel est basée sur la puissance marketing et la capitalisation… Donc pourquoi ne pas essyer des méthodes, telles le brevet, qui ont fait leur preuve dans d’autres domaines ?

L’idée comme quoi les PME n’ont pas accès à de bons avocats est pour moi fausse, en tous cas en Europe, et je peux en témoigner…

Sur l’identification d’un logiciel à une formule, vous confondez le logiciel (qui est évidemment une formule), ses effets (c’est là ou réside souvent l’invention) et le problème résolu. C’est un peu comme si on refusait de breveter tout plan sous prétexte qu’il s’agit au final de dessins de nature géométrique (c’est bien sûr vrai, mais l’intérêt d’un procédé décrit par un plan n ‘est PAS dans la géométrie).

Enfin, nul ne nie que les problèmes calculables peuvent être, en théorie, résolus par des logiciels. Mais que faîtes vous des problèmes non calculables ? Admettriez-vous que leur « résolution » par des logiciels est du domaine du brevetable ? Exemple: la sélection des transistors pour un circuit intégré, leur placement est un problème non calculable (NP Complet) et « traité » par des heuristiques astucieuses (en fait des procédés, pour moi). Qu’en pensez-vous ?

7. PJG - 6 avril 2006

Sur le fait de trouver un bon avocat dans les PME je vous fais confiance, je ne travaille pas dans une PME et je ne peux pas juger. Je note juste que les multinationales ont les moyens de se payer des juristes à temps plein. Et je crains donc que le combat contre l’avocat de la PME , obligatoirement à temps partiel, le combat ne soit biaisé.

Sur la partie logiciel:
Les problèmes NP-Complets sont calculables (au sens calculable par une machine de Turing), même s’ils sont souvent trop complexes pour être calculés dans un temps raisonnable. Et quand on passe à des méthodes heuristiques, c’est l’aveu que le problème est trop complexe et que rien ne vaut l’expérience, et là encore l’expérience est une oeuvre de l’esprit et sort du domaine du brevetable.

Pour moi un logiciel n’est qu’une modélisation, comme un plan. Il n’est donc qu’une création de l’esprit et ne doit pas être brevetable. Par contre le résultat de l’utilisation d’un logiciel peut-être brevetable. C’est le cas par exemple pour de nombreux objets industriels qui ont été modélisés grâce à un logiciel de CAO avant d’exister physiquement. Donc pour reprendre votre analogie, je ne suis pas pour interdire les brevets sur tout ce qui a été fait à partir d’un plan, mais je suis contre les brevets sur les plans.

8. Davideo - 6 avril 2006

Incroyable. Une note écrite il y a presqu’un an suscite encore des commentaires aujourd’hui. Bravo Thierry !

9. Davideo - 6 avril 2006

il y a plus d’un an même.

10. PJG - 6 avril 2006

La note a été écrite il y a plus d’un an. Mais par la grace du lobby des éditeurs de logiciels, le sujet des brevets logiciels, pourtant rejeté massivement par le Parlement Européen, repasse devant la Comission Européenne. Le sujet est de nouveau d’actualité.

11. Thierry Klein - 8 avril 2006

Bonjour, Je vous ai pris les logiciels NP -complets comme exemple, mais je ne pense pas que la méthode heuristique soit un « aveu que le pb est trop complexe ». Ou du moins vous avez raison peut être sur un plan mathématique mais pas sur le plan pratique. Je vais vous prendre un exemple: les logiciels de placement et de routage, utilisés en CAO électronique, reposent sur des « résolutions » heuristiques de problèmes NP-complets, inventées à la fin des années 80. SAns ces logiciels, il faudrait 10 ans pour concevoir des puces qu’on fait aujourd’hui en 3 mois. L’invention de ces techniques est tout à fait similaire à celles de nouvelles « machines-outils » sauf qu’on automatise du savoir-faire humain intellectuel plutôt que manuel. Je dis simplement que leur traitement juridique doit être similaire, et que les breveter est aussi juste – ou injuste – que breveter des machines outils.

Je suis 100% d’accord quand vous dîtes que « je ne suis pas pour interdire les brevets sur tout ce qui a été fait à partir d’un plan, mais je suis contre les brevets sur les plans ». Je pense la même chose pour le logiciel. J’espère que c’est clair à la lecture de mon billet que je pense que 90% des brevets logiciels déposés aux USA sont « non valides ».

Encore une chose sur les conséquences économiques: bien protéger une innovation coûte aujourd’hui de 30 k€ à 200 k€; c’est à la portée de beaucoup de PME. Il n’est absolument pas à la portée des PME de lutter contre la volonté d’un « gros » du logiciel d’arriver à tout prix sur n’importe quel marché – même des entreprises ayant beaucoup de moyens, comme Netscape, n’ont pu lutter conter le dumping de Microsoft… Voyez ce qui vient de se passer aux USA ou Rim (Blackberry) a finalement dû verser des centaines de millions de $ au propriétaire de la technologie…JAMAIS il n’en aurait été de même si les techniques n’avaient pas été brevetées. Dans l’industrie du logiciel qui ne suit aujourd’hui qu’une logique financière et marketing, le brevet me semble être un des seules possibilités de brassage « social ».

Autre chose sur les avocats: dans un pays de droit, et particulièrement en France, le succès juridique ne dépend pas du temps passé par l’avocat… On peut être parfaitement bien défendu dans des litiges portant sur la proriété intellectuelle pour quelques milliers d’euros…

12. PJG - 10 avril 2006

D’un point de vue mathématique un problème calculable le reste même s’il est complexe. Ce qui pose problème c’est le temps pour obtenir un résultat. Les méthode heuristiques permettent de réduire l’exploration de l’arbre des possibles en éliminant les branches a priori mauvaise. Donc on n’obtiens pas forcément la meilleure solution, mais une solution satisfaisante dans un temps acceptable. En fait ça permet de faire un compromis entre la qualité de la solution et le temps nécessaire pour la calculer.

L’affaire NTP vs RIM (Blackberry) est la démonstration parfaite de la nocivité des brevets logiciels. Les brevets déposés par NTP entre juillet 95 et novembre 2001 sont vagues et permettent juste de verouiller l’envoi de mail par radio. Ils ne présentent rien d’innovant d’un point de vue physique (pas de description des objets physiques mis en oeuvre), juste de bonnes idées.

NTP n’a rien mis en oeuvre pour commercialiser le résultat de ses brevets. Ils se contentent de racketter RIM qui a su, avec Blackberry, mettre en place avec succès un système d’envoi de mail par radio. Le pire c’est que RIM gagnerait certainement le procès mais que ça plomberais tellement son avenir qu’elle préfère payer, sans espoir de retour.

Bref je reste convaincu que les brevets logiciels sont accordés n’importe comment (vous dites 90% de taux d’erreur). Donc en l’état actuel ils sont plus nocifs qu’utiles.

13. Thierry Klein - 11 avril 2006

Il me faudrait plus de temps pour le justifier – peut être en ferai-je un ou deux billets – mais je pense qu’il y a au moins 2 ou 3 aspects des brevets NTP qui sont du domaine du brevetable, quel que soit le cynisme et la forme de leur approche – là dessus, on est bien d’accord.

Sur le reste, je suis aussi d’accord que le brevets logiciels, tels qu’ils ont été gérés aux USA, sont plus nocifs qu’utiles actuellement. Mais sommes-nous à ce point admirateurs des USA pour ne pas même essayer de dégager les nombreux aspects positifs que les brevets logiciels pourraient avoir, sous le simple prétexte qu’ils ont échoué à le faire ?

14. PJG - 11 avril 2006

De ce que j’en ai compris jusqu’ici, le lobby des brevets logiciels auprès de la Comission Européenne semble vouloir en arriver à une règle proche de ce qui se passe au Etats Unis d’Amérique. Le fait que plusieurs entreprises Etats-Uniennes soit parties prenantes de ce lobbying me renforce dans cette idée.

Le problème ce n’est pas le brevet, c’est l’abus qui en est fait. De trop nombreux brevets sont imprécis et n’apportent pas d’innovation. Comment garantir que les offices de brevets auront intéret à refuser les brevets inutiles? Comment assurer qu’un brevet ne pourra en aucun cas être un frein à la recherche et donc à l’innovation? Une fois ces doutes levés la question des brevets peut être réexaminée.

15. Thierry Klein - 11 avril 2006

Là, je suis tout à fait d’accord avec vous. Que pensez-vous des 3 mesures modératrices dont je parlais dans mon billet ?
J’en ai rajouté une autre depuis, c’est la notion de bureau d’enregistrement « public » (Brevetpedia)

16. Eddiezpi - 4 juillet 2006

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18. Curieux - 26 juillet 2006

Avez-vous une idée, Thierry, de l’origine de ces SPAM ?

19. Thierry Klein - 26 juillet 2006

Ca vient d’Ukraine ou de Russie, je crois. Très dur à arrêter car mon hébergeur ne prend pas les anti-spams dont j’ai besoin…

Vraiment hyper pénible.

20. Curieux - 26 juillet 2006

Comment arrivent-ils à passer le filtre anti-spam ?

21. Curieux - 26 juillet 2006

Ou plus simplement, peut-être : y a-t-il une adresse mail publique où je puisse vous joindre ? Ou bien vous serait-il possible d’en créer une provisoire, de circonstance, que vous laisseriez ici peu de temps, pour que je puisse le faire au sujet de ces machins ?

22. Thierry Klein - 26 juillet 2006

Sûrement : tk(at)speechi.net.

Mon impression est que le filtre anti-spam associé à chaque ticket est un fonction du ticket (pas vérifié) et que la réponse est souvent une lettre ou un nombre => de temps en temps, le processus de spam trouve la réponse et ensuite il la redonne n fois

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